NB : Le Scorpion a souvent une image négative. Pour mieux appréhender la dynamique de ce signe méconnu, il m’a semblé souhaitable de développer davantage sa présentation.
Description générale du signe du Scorpion
Petit exercice : Je vais vous poser une question et pour que l’exercice soit efficace, je vous invite à y répondre en vous-même, le plus rapidement possible en étant réceptif aux premières images ou idées qui vous traversent l’esprit. Voici la question :
« Depuis peu vous vous sentez très fatigué. Vous vous décidez à consulter un médecin qui après un long examen vous déclare que vous êtes atteint d’une maladie rare et malheureusement sans espoir d’en guérir. Il vous annonce qu’il vous reste trois mois à vivre. Il vous demande : Que voulez vous faire de ces trois derniers mois ? »
Cet exercice assez classique dans les stages de développement personnel vise à identifier ce qui compte le plus pour vous, VOTRE essentiel, vos valeurs fondamentales. Si vous le souhaitez, interrogez-vous sur le sens de votre réponse et si votre vie est en décalage avec cette aspiration, demandez-vous ce qui vous empêche aujourd’hui de vivre plus pleinement cette voie. Il est également très probable que votre réponse n’ait pas été dictée par un raisonnement logique mais par une sorte d’impulsion, d’intuition, de reflexe comme on donne instinctivement un coup de volant pour éviter un obstacle.

Ainsi en est-il pour bon nombre d’entre nous. C’est la perspective de l’échéance ultime qui nous oblige à considérer notre vie autrement, à écouter notre petite voix intérieure, à nous interroger sur notre essentiel. Dans ces situations extrêmes, on se débarrasse du superficiel, on se ment moins facilement à soi même, on fait tomber les masques. On cherche la pépite de notre existence dans la boue, on filtre, on lave, on purifie.
Telle est la logique du Scorpion. L’exercice que nous venons de vous proposer a pour but de vous aider à comprendre la dynamique de ce signe. Car de la même façon qu’il n’est pas toujours aisé de comprendre l’existence de cet animal qui semble piquer sans raison, il n’est pas toujours simple d’en comprendre la nature. Pour beaucoup, le Scorpion a bien mauvaise réputation : on le décrit souvent comme un être compliqué, malsain, agressif, manipulateur et sexuellement obsédé. De tels jugements sont souvent la marque d’une méconnaissance de la fonction de ce signe, ce qui est regrettable car ses messages sont d’une grande utilité.
Ses deux planètes maitresse sont associées au pouvoir : Mars, le guerrier, Pluton, le prince des secrets, celui qui garde la porte du temple des morts, symboliquement de notre propre nuit, c'est-à-dire l’inconscient qui se révèle dans nos cauchemars, dans nos peurs profondes et ancestrales, peut être d’une partie de ce que nous sommes vraiment. Pluton est le gardien du seuil qui veille entre notre conscient et notre inconscient. Le gardien qui, de temps à autre, autorise quelques passages clandestins : les refoulés. Ils finissent par se manifester dans nos lapsus actes manqués, nos rêves et nos cauchemars. Si Pluton est en affinité avec le Scorpion, c’est précisément pour cette raison : les « remontées » de l’inconscient sont chez lui plus fréquentes, plus violentes et donc plus angoissantes que chez aucun des autres signes. Cette confrontation lui permet de mieux connaitre les méandres de son âme, un monde sans apparat. Ces expériences intimes, souvent troublantes, finissent par l’aider à mieux connaitre la nature humaine. Il devient alors de plus en plus perspicace et son intelligence lui permet de modifier, d’aiguiser, d’affuter le regard qu’il porte sur les autres. Le regard de l’aigle.
Justement, dans la tradition astrologique, le Scorpion est représenté par un Aigle : Animal royal, capable de repérer une proie à plusieurs centaines de mètre de hauteur. C.G. Jung parlerait sans doute à son égard d’un archétype du pouvoir : attribut de Zeus, emblème de César, de Napoléon et du III Reich, son symbolisme de puissance est universel.
Grâce à ce regard perçant, il décèle rapidement ce qui cloche chez vous, là où vous faites semblant, ce que vous cachez. L’invisible, l’inconscient, l’inavouable, le non dit, il les révèle et s’amuse à les mettre au grand jour, en plein lumière : évidemment cela n’aide pas à se faire des amis ! Mais c’est justement cette capacité d’aller au-delà des apparences, au delà des formes, au delà des conventions sociales établies qu’il tire son pouvoir.
L’utilité du scorpion est de mettre en lumière ce que l’on veut cacher et ce faisant ne rien régler, maintenir artificiellement et souvent par lâcheté une situation non viable. C’est le purificateur des non dits, des statuts quo.
Destruction, reconstruction, changement, métamorphose : voilà ce qui anime sa psyché. Sauf pathologie particulière il ne cherche pas à détruire pour le plaisir mais pour accéder à un autre niveau de vérité, une vérité plus belle, plus vraie, plus grande.. en tous les cas à « plus de quelque chose ».
Signe de l’automne, de cette période de l’année où les feuilles tombent à terre et se décomposent, le cycle de la vie a besoin de cette phase pour que le printemps prochain, période du signe du Taureau (signe opposé), puisse émerger de nouveau. C’est donc un autre regard que le Scorpion nous invite à porter sur le changement et les crises. Il ne peut y avoir croissance, de vie, de développement, de pérennité sans phase de doutes, d’angoisses de pertes, de deuils. Que ce soit à l’adresse des individus ou des collectifs, le Scorpion nous demande de déceler derrière les changements et les souffrances, les passages nécessaires à chaque renouveau et voir un autre jour se lever. Ce qui compte, c’est faire peau neuve et se préparer au nouveau printemps à venir, aux nouveaux bourgeons du mois de mai suivant.
Dans la tradition astrologique, Le Scorpion est également imagé par un Serpent. Dans les récits bibliques, le symbole du Scorpion est associé à Satan, le tentateur, l’adversaire de la lumière, celui qui est contre, qui dit NON, qui s’oppose, se rebelle. Si le Dieu Lumière Solaire le laisse faire, c’est que ce dernier a besoin de lui pour mieux révéler sa puissance : la puissance de la vie, du nouveau cycle qu’inaugurera le Bélier, l’éternel recommencement. La vie, c’est l’énergie victorieuse, plus forte que la mort. Le Scorpion ne nous demande pas de mourir ; ou plus exactement s’il le fait, c’est pour mieux renaître, pour ressusciter à nous-mêmes.
L’être Scorpion est entier, sans concession et souvent enclin à radicaliser ses positions. C’est le signe du « jusqu’au boutisme » : dans l’expression souvent très théâtrale de ses émotions et de ses sentiments, dans sa manière de vivre mais aussi dans son implication et son engagement. Il sait en jouer, et dispose de ce fait d’un pouvoir de séduction sur les autres tout à fait inhabituel. Il rayonne d’un charme mystérieux, qui peut envouter, convaincre, hypnotiser, convertir même un athée. En affaire, c’est un être d’exception qui parvient très souvent à atteindre ses objectifs et le plus souvent en en tirant le maximum de profit…pour lui !
Son système de besoins
Transformer, reformer pour canaliser une puissante énergie interne. Se maitriser et par projection, maitriser son environnement et les autres. Il est en quête d’intensité pour se sentir exister.
Le manager type Scorpion.
C’est un combatif, un réformateur, un stratège, un volontaire, un conquérant. Il porte en lui le symbolisme du pouvoir, du changement.
Dur dans les affaires, il vaut mieux l’avoir avec lui que contre lui. Il veut gagner, il aime l’argent (plutôt facile), le pouvoir, la réussite sociale, les succès matériels. Il ne se conçoit pas facilement comme subalterne mais vise d’emblée les premiers rôles. Non pour briller comme le Lion, non pour être en visibilité comme le Capricorne, mais pour le goût du pouvoir.
Il a besoin de lutter, de se battre pour une cause. Quand il s’investit dans un travail, il donne tout et plus encore !! Cette implication se traduit très souvent par de fortes tensions, mais l’énergie dont il dispose pour déblayer les obstacles et réussir est considérable.
Il y a certaines similitudes entre le Scorpion et la Vierge. Tous deux partagent un même besoin : la volonté de contrôle. Les êtres marqués par ce huitième signe tiennent à tout vérifier par eux-mêmes. Ils ne donnent pas facilement leur confiance, craignant que la situation leur échappe. Il lui faut des années pour apprendre à déléguer. Là encore, n’est ce pas une marque du pouvoir que de vouloir maitriser le monde extérieur, y compris les autres ?
Il n’est pas toujours facile de travailler avec un Scorpion. Ses tendances paranoïdes lui font douter de vos bonnes intentions, se méfier de ce que vous lui dites... Il voit tout, ressent tout, comprend les motivations de ses interlocuteurs, mêmes les moins avouables, supportent difficilement qu’on lui résiste, n’aime pas avoir tort et s’attardent particulièrement à ce qui ne va pas. Même quand tout va bien ! Attention : si son orgueil est touché il ne l’oublie pas de si tôt. Son esprit revêche aura souvent le dernier mot.
Plus que les autres, il est capable de grands sacrifices et souvent on voit les Scorpions se précipiter pour régler des problèmes dont personne ne veut. Il en fait de même avec les personnes : il va chercher ceux qui restent au bord de la route car il pense qu’il est toujours possible de transformer les moins bons, que rien n’est jamais définitif. Il croit en la pépite cachée de chaque être. Particulièrement sensible à l’inconscient collectif d’un groupe, il a une forte propension à vouloir « venir au secours » d’un agrégat dysfonctionnant. Inconsciemment il se sent attiré par les situations complexes, inextricables, malsaines, les paniers de crabes… La vie des affaires en générale et les relations de pouvoir en particulier ne sont-elles pas souvent du même acabit ? Il a donc quelque chose du héros : son courage pour relever les défis combiné à ses capacités psychologiques lui permettent de mobiliser les équipes autours d’objectifs ambitieux. Il est le mieux placé pour fédérer les énergies individuelles face à une crise, trouver les moyens pour les impliquer, les re dynamiser. Son esprit investigateur s’attache à aller au-delà des apparences et lui permet de rechercher les causes profondes des crises que lui ou son organisation traverse.
Ses verbes favoris
Je fouille, je dissèque, j’enquête, j’approfondis, je démasque,
Je transforme, je métamorphose, je régénère, je reconstruis
Je remets en question, je critique, je juge.
J’exerce le pouvoir, je motive les équipes, les mobilise autours d’un but commun, je tire le meilleur de chacun et du travail en groupe.
Parole à ceux qui n’ont pas apprécié de travailler avec un manager de style Scorpion
Au début, tout le monde, mais surtout les femmes, appréciaient de travailler avec L.S.. Il attachait du prix à ce que l’ambiance dans le groupe soit bonne et il savait particulièrement bien nous défendre dés que le Directeur remettait en cause notre travail.. Il organisait régulièrement des séminaires pour renforcer la cohésion de l’équipe et tenait à leur faire part de ses projets pour l’année à venir. Il était chaleureux, discret, prenait le temps d’écouter tous ces collaborateurs de la même façon. Il avait un regard perçant, un sens de l’observation très développé ce qui lui permettait d’anticiper les problèmes de relations. C’est surtout cet aspect des choses qui le préoccupait, mais très souvent il voyait des problèmes là où il n’y en avait pas.
Avec les autres chefs de département et, plus encore, avec sa hiérarchie, les choses se sont rapidement compliquées. On lui reprochait d’être trop négatif, se focalisant sur les problèmes et critiquant trop vivement ce que les autres faisaient. Il semblait prendre un certain plaisir à voir ses collègues dans la difficulté. En revanche, il était d’une telle susceptibilité qu’on ne pouvait rien lui dire. Souvent sur la défensive, à la moindre question concernant son travail il se repliait dans un mutisme inquiétant qui pouvait durer des jours.
Mais les choses se sont encore plus dégradées quand le Directeur a été muté et que Paul, un de ses collègues du comité de Direction a été choisi pour le remplacer. Car L.S s’y voyait. Ce ne pouvait être que lui, Paul était trop nul à ses yeux, n’avait pas la même formation, pas la même expérience, pas ses compétences. Il a dû se jurer à lui-même de le lui faire payer car depuis il n’a eu de cesse de vouloir démontrer que c’était lui le meilleur. Ca c’est sérieusement tendu ! L.S. était de plus en plus angoissé. Il devenait d’une exigence folle avec nous, nous demandait constamment si l’on avait bien vérifié les chiffres qu’il devait communiquer à la Direction. A l’inverse avec ses autres collègues il était devenu tout mièvre, tout doux et faussement sympathique. En fait eux mêmes se demandaient s’il ne recherchait pas des alliances pour mieux faire la peau à Paul. Mais cela n’a pas marché ! L.S a démissionné.